Déjà la Provence est choisie par les Hébreux comme une Terre Sainte. Cette colonie gréco-romaine a accueilli le « Dieu de la Palestine ». Si la Gaule pouvait être défini comme une « nouvelle Galilée », la Provence serait une « nouvelle Palestine » C’est un lieu de sépulture pour ceux qui ont approché Jésus de son vivant. Avec l’accostage de Marie-Madeleine, « l’Apôtre provençal », devenu « l’Apôtre des Apôtres » la Provence est synonyme de Providence, à quelques lettres près. Et la venue de Lazare en Provence signifie que celle-ci est terre de résurrection.

   Lacordaire affirmait que la Sainte-Baume a été le Thabor de Marie-Madeleine. Si l’on traçait, en partant du massif de la Sainte-Baume et en direction de la mer, une ligne droite, celle-ci passerait par l’axe de la Cannebière, la célèbre avenue de Marseille débouchant sur le vieux Port : ce qui est exactement la trajectoire du soleil ! Quant aux Baux de Provence, inspirant l’Enfer de la Divine Comédie de Dante,  sont-ils une nouvelle Bethléem provençale, puisque la tradition populaire y voit l’étoile du roi mage Balthazar.

   Les Saintes-Marie-de-la-Mer, la grotte de la Sainte-Baume et les Baux de Provence dessinent un triangle dont les médianes se recoupent dans la région d’Istres, dédiée à Isis. Celle-ci pourrait réunir Gaïa, la Terre, dont le culte est attesté aux Baux, de Cybèle, déesse des cavernes à la Sainte-Baume, et d’Artémis, déesse lunaire aux Saintes-Maries-de-la-Mer.

   L’arbre de Vie de la Kabbale établissait une correspondance avec l’axe des Gaules, dont Arles représentait le plexus uro-génital. Saint Trophime est assimilé par Déodas Roché à Joseph d’Arimathie qui est l’évêque d’Arles et par qui débute l’histoire du Graal avec la légende arthurienne. Quelle curieuse coïncidence que Marie officiellement reconnue au concile d’Ephèse (443) avec Trophime d’Arles, né à Ephèse ! Et où Jean, après son exil dans l’île Patmos, avait passé les dernières années de sa vie…

   Dans le Var, le massif des Maures capte par ses schistes cristallins l’énergie tellurique des entrailles du magma. C’est un triangle magique formé de trois courants telluriques qui relient Saint-Tropez, l’île du Levant et Le Fenouillet, en passant par la Chartreuse de Verne. A l’origine, l’ermitage Notre-Dame des Anges, hélas « désactivé » par l’implantation d’un relais, formait un losange magique.

   Aux Arcs-sur-Argens, sainte Roseline y mourut « en odeur de sainteté ». Son nom est intimement lié à la fameuse « Rose line » ou « ligne rose » qui est un fil d’Ariane conducteur. A Lorgues, existe l’ancien moulin à huile de Trébary qui invite gracieusement à visiter l’atelier du peintre regretté Rob Julien. Frappant au portail, la gardienne du seuil vous ouvre. L’épouse de l’artiste a le bleu des yeux qui ne manque pas au décor de ces fresques venus d’ailleurs. La femme-mystère n’évoque-t-elle pas le peintre ? A mi hauteur d’un escalier en colimaçon surgit dans la pénombre une crypte templière réalisée par le peintre lui-même. Quant au- dessus, vous êtes littéralement sans dessous ! Des pierres du lieu suintent l’invisible et quels tableaux que ces fresques inspirées…

   A Cotignac, la Sainte Vierge apparut le 15 août 1519. A noter comme pour confirmer la légitimité de la naissance hors du commun de Louis XIV, appelé Louis Dieudonné, que l’année de son pèlerinage en 1660, à quelques mois d’écart, Saint Joseph apparut  sur le mont Bessillon, situé comme par hasard juste en face du mont Verdaille où était apparue la Sainte Vierge.

  A Villecroze, les pèlerins affluaient par cars entiers de toute la région varoise et méditerranéenne pour assister à l’office spécial consacré à la guérison des malades à la fin du XXè siècle. En effet, les sœurs dominicaines de Notre-Dame de Clarté qui avaient mis en œuvre cet office, étaient une douzaine passant leur temps en prières comme dans d’autres congrégations. Mais on n’était pas loin de crier « au miracle », d’autant qu’il y eut effectivement des guérisons !

   Les Dominicaines se réclamaient du renouveau charismatique, ayant l’aval de l’évêché. Un article sur le quotidien régional témoignait de ces rumeurs de guérison. Il était signé d’un certain « Amen » ; cela ne s’invente pas. Aujourd’hui ces sœurs dominicaines contemplatives résident dans la maison mère de Salerne. Et la célébration de guérison pour les malades a lieu tous les premiers samedis du mois.

  Sur l’ancienne voie aurélienne de Fréjus, le dolmen au nord-ouest de Draguignan est situé à un kilomètre environ dans le prolongement de la montagne de « Malmont » comme, par hasard, opposée au « col de l’Ange » ! Ce dolmen est connu sous la dénomination de « Pierre de la Fée ». Or le nom celtique de Draguignan signifie « dragon », le sang de la Terre représenté par la symbolique magnétique de la vouivre celtique. Ce sont les « veines du Dragon » (Guy Tarade).

Draguignan a ses armoiries « de gueules à un dragon d’argent ». Une statue en métal blanc représentant le dragon est visible de l’autoroute. Il y a une analogie entre la légende religieuse de Draguignan et celle de Carnac, où se trouvait le temple du Dragon. Il existe en effet au nord-ouest de Draguignan, un quartier appelé du Dragon, où s’élève une chapelle dédiée à Saint Michel. Et une chapelle dédiée à Saint Michel s’élève à Carnac sur une hauteur qui domine l’ancien temple du Dragon. Or, saint Michel plante sa lance ignée dans la gueule du dragon.

   En ce qui concerne le dragon dans le bestiaire provençal, saint Victor l’avait terrassé à Marseille. A Cavaillon, saint Véran, ermite, avait tué le « coulobre » qui se cachait dans les profondeurs de la fontaine de Vaucluse. A Draguignan, le miracle était attribué à saint Hermentaire ; à Lérins, à saint Honorat ; et à Tarascon (la Tarasque) à Marthe.

   Dans l’iconographie chrétienne, le dragon exprime le champ tellurique. Ce que confirment les lois de la physique ! On sait en effet qu’un éclair de foudre ne tombe pas : il monte vers le nuage polarisé qui l’attire. L’impact de la foudre se produit toujours à la verticale du point où une veine d’eau souterraine importante se ramifie dans le sol. En astronomie, la tête et la queue du Dragon sont les nœuds de la lune où ont lieu les éclipses… Le jour où la statue de l’archange saint Michel fut enlevée par hélicoptère pour être restaurée hors du Mont, un ouragan incroyable a soufflé à 230 km/h, d’après la Météo Nationale !

   Sur la Durance, non loin du cloître de Ganagobie, près de Pertuis dans les Alpes de Haute-Provence, défile une procession de moines en robes de bure avec la tête recouverte de cagoules pointues. Mais ceux- là sont pétrifiés su place ! Si l’on s’en réfère par analogie à Carnac, en Bretagne, c’est la légende de Korneli qui, lui, change les soldats romains en blocs de pierres levées. Cet alignement pourrait constituer un réseau tellurique, chaque rocher étant l’équivalent d’une aiguille sur un point d’acupuncture terrestre.

   Au cœur du mystère, située entre Saint-Geniez, à dix kilomètres au nord de Sisteron et le rocher de Dromon, Théopolis (par étymologie, la « cité de Dieu ») pourrait être identifiée à Aéria, le nom sacré d’Egypte selon l’auteur Guy Tarade. Au cœur d’Aéria se dressait un Temple du Feu. D’après une tradition bénédictine de Saint Maur,  Aeria Théopolis serait le nom d’une ville antique disparue de Haute Provence. Dans « Histoire secrète de la Provence », l’auteur Michel Bernard écrit qu’il s’agissait d’un « monastère-refuge ».

   Avant d’arriver à Saint-Geniez, la Peiro Escricho, la « pierre écrite » témoigne de la reconnaissance des populations de cette vallée envers Dardanus, préfet du prétoire des Gaules. Ce curieux personnage nous est surtout connu par la correspondance qu’il a échangée entre 412 et 417 avec l’évêque d’ Hippone, saint Augustin et saint Jérôme qui avait traduit en latin la Bible ainsi appelée Vulgate. Comme par hasard saint Augustin n’avait-il pas écrit son fameux ouvrage intitulé « La Cité de Dieu »…

   Non loin de Théopolis se trouve le village d’Entrevennes. C’est là le domaine d’un « gigantesque filet architectural » avec son chercheur attitré Robert Maestracci, le spécialiste incontournable du lieu ; il connaît le « coin » et y révèle de nombreuses intersections à découvrir à travers sa remarquable « Géographie secrète de la Provence » qui va enfin être rééditée. C’est un livre monumental qui n’a hélas jamais été salué !

   Quand vous êtes avec l’ami Robert Maestracci, cet autodidacte modeste et érudit (conjonction rare à notre époque) vous étale soigneusement sur la table une carte de Provence au1/250 000 è en prenant soin d’en effacer les plis. Et, il commence par rayer sa surface d’un long trait horizontal est/ouest qui est le decumanus. Jadis l’augure utilisait un instrument d’arpentage appelé « groma » ou « gruma » qui signifie « quart de cercle ». Le mot mis au pluriel désigne l’intersection de deux routes se coupant à angle droit évoquant le cardo et le decumanus, ainsi que leur point de rencontre, le decusis : « centre géométrique du Templum  augural matérialisé sur le terrain par une fosse, le mundus, embryon symbolique de la structure à venir ».

   Enfin l’ami Robert remarque judicieusement que le massif d’Entrevennes a la forme d’un cœur parfait clairement visible aujourd’hui grâce aux cartes modernes. Il en est de même pour une constellation de la Vierge reproduite non loin d’Oraison ( !), à savoir les lieux dits suivants : Entrepierres, Entrevennes, Entremont, Entrayes, Entrevaux et Notre-Dame d’Entrevigne. Nulle part ailleurs ne se découvre une telle concentration d’ « Entre », « une pareille richesse dans les toponymes qui, grâce aux différents flux migratoires proposent des étymologies latines, grecs, ligures, germaniques, celtes ».

   Ainsi la Haute Provence pourrait représenter un « Graal géographique de la France », à l’aide de fractales (fractus, divisé), cette géométrie ainsi définie comme « autosimilarité analogue au tout qu’elle qu’en soit l’échelle ». Cela nous renvoie au grand schéma de Robert Maestracci. Signalons que la réserve géologique de Haute Provence est « le pays de la mémoire de la Terre » avec son histoire longue de trois cents millions d’années.


C’est un patrimoine géologique racontant l’histoire de la mer, ainsi que la formation des Alpes. Pourquoi près de Digne, trouve-t-on la constellation de la Grande Ourse sculptée sur des oursins fossiles ? On sait que la préhistoire se termine dans la Vallée des Merveilles datant de 2000 ans avant J.-C. Celle-ci est d’ailleurs classée Monument historique depuis 1989. C’est là où séjournèrent les anciens dieux de la Ligurie : « temple démesuré à ciel ouvert d’une religion inconnue ». L’on peut encore admirer ces 40 000 gravures réalisées sur les pentes du mont Bégo.

   Qui n’a pas entendu parler des gorges du Verdon ? Le Verdon est un mot qui vient du vieux français verd, c’est-à-dire « vert ». S’il était en relation avec le Graal qui est cette émeraude verte, ce serait pour le moins une curieuse coïncidence ! Dans le Verdon, tout autour du site de Valcros, d’étranges rochers ayant des formes de têtes humaines ou d’animaux donnent l’impression d’avoir été sculptées par des mains d’hommes. C’est le zodiaque géant du Verdon, aux figures célestes de 1 à 5 km découvert par Alfred Wysen.

   En effet, cet ahurissant zodiaque de 15 km de diamètre, aux figures traditionnelles des constellations, identifie ainsi chacun  des signes zodiacaux par un lieu-dit. Cela date de siècles !  Et, ces tracés d’une précision déconcertante ne peuvent être vus que d’avions ! Il faut reconnaître que le Verdon, cette région mystérieusement protégée, est jusqu’ici à l’abri des fléaux naturels que sont les intempéries et les incendies. D’après Alfred Weysen, cet espace sacré est ainsi placé sous la protection des « Veilleurs ».

   Nul village hors Moustiers ne se nomme Sainte-Marie ! Moustiers vient de monasterium. L’église y semble protégée par l’étoile qui pend à la chaîne sur une longueur de 227 mètres et qui pèse quatre cents kilos ! La montagne, véritable mur d’écho qui se dresse derrière l’église, répercutait les sons de cloches. Les cloches y sont baptisées régulièrement. Ses ondes sonores se cristallisent en lumière. Les carillonneurs savaient « casser les orages » à coup de cloches et protéger ainsi les récoltes des fléaux du ciel. « Toquer le saint » est devenu « sonner le tocsin ».

   Dans les Hautes-Alpes, sur la route d’Embrun, l’abbaye du Boscodon (XIIè siècle) s’adresse à ceux d’entre nous qui regrettent leurs études oubliées. L’abbaye rappelle que dans ses cahiers que le Maître d’œuvre utilisait trois outils : la canne, l’équerre et le compas. Ces deux derniers enlacés formèrent le blason compagnonnique. Par exemple, la spirale logarithmique est liée au rectangle d’or et au pentagone. Il n’y avait là aucun calcul compliqué, car avec les chiffres romains, c’était difficile !

   Le Comtat Venaissin appartient à la papauté. Avignon deviendra pour près d’un siècle, le centre du monde chrétien ainsi située en Provence. Les papes d’Avignon sont tous des Français du Midi. C    ‘est une papauté de la langue d’Oc. Tout au cours de l’histoire, Avignon a joué un rôle occulte dans la vie de la Provence. Les Juifs et les Gitans souvent frappés par l’ostracisme trouvèrent refuge dans ses murs. Toute la question soulignée par Nostradamus (d’origine juive choisissant par sa conversion le patronyme de Notre-Dame) est de savoir si les papes reviendront en Avignon. Les prophéties qui concernent la Provence ont trait à la venue du Grand Monarque, au règne de l’Antéchrist et à la « fin des temps ».

   L’exilé en promenade peut déranger la virginité du lieu où la géographie y est toute une histoire. Au clair-obscur se manifestent sons et lumières. C’est ainsi que la carte de la nature qui ne remplace pas le territoire à arpenter, dessine le cosmo-tellurisme. En région niçoise, la nature reste mystérieuse. Près du col de Vence sur le plateau désertique au village Nègre de St-Barnabé, se lève un paysage minéral à l’aube des temps occultés. Ce site dantesque est situé à 970 mètres d’altitude sur une longueur de 5 km et une largeur de 1, 5. Le pèlerin officiant s’interroge dans un décor grandeur nature où défilent des monolithes. Debout des blocs statufiés semblent des pierres taillées. Un rocher a même la forme d’un sphinx.

   Mais l’érosion est-elle seule responsable de cette galerie de portraits ? Partout, sur le sol, des millions de petites pierres rassemblées en tumuli pourraient laisser croire à une pluie d’aérolithes. Ce lieu identique à un paysage lunaire est appelé « Champs des idoles ». Un « Marcahasi provençal » a été évoqué.

  Au-dessus de la vallée des cultures et des loisirs, s’étend en moyenne altitude le plateau de Caussol, près de Grasse. Point âme qui vive hormis  l’esprit qui « souffle là où il veut ». En chemin, le pèlerin témoigne d’un vibrant hommage à Dame-Nature. A plus d’une heure de marche s’entrouvre la matrice d’une grotte. Dans la pénombre apparaît la statuette de Notre-Dame-Dessous-Terre. Dans cet oratoire marial, le silence solidarise. De retour réapparaît en fin de parcours, l’observatoire du Cerga pointant son dôme tel la mamelle d’un téton télescopique orienté vers le ciel.

   En Provence les pins parasols ressemblent par leur structure fractale au brocoli (italien brocolo). Or, les inflorescences de la pomme de pin, dont les trois types sont rencontrés sur la Côte-d’Azur se distinguant par leur silhouette (pin maritime, pin parasol, pin d’Alep) forment deux ensembles de spirales reflétant la suite de Fibonacci, l’autre Léonard, celui de Pise. A Nice comme à Marseille, les platanes étaient menacés par l’épidémie de chancre coloré, introduit par les caisses de munition en pin d’Oregon de l’armée américaine à la Libération. Aujourd’hui ils sont remplacés par d’autres arbres tels le Ginkgo Biloba, l’arbre aux « Quarante Ecus » qui a résisté à Hiroshima !

   L’arbre fait chanter le vent dans la forêt. Mais il hurla désespérément lors de la tempête de décembre 1999 en France pourtant « pays au climat tempéré ». Le trajet de la tempête correspond étrangement au parcours de l’éclipse en juillet ! Pourtant le chef indien d’Amazonie nous avertit solennellement que ces vents vont revenir avec plus de force. Pas une fois, mais plusieurs fois ; tôt ou tard ! Venu d’Amazonie transformée en pâte à papier publicitaire débordant des boîtes à lettres, Raomi lance un appel pathétique pour nos forêts, puisque la sienne, la plus grande, est menacée par l’Homme blanc civilisé. La déforestation représente l’étendue d’un terrain de sport par jour !

   Pourtant l’arbre est « un vivant pilier «  qui évoque « une forêt de symboles » (Baudelaire). Qui, jeune, n’a jamais joué à Tarzan en grimpant aux arbres ? Qui, l’été, en vacances, n’a pas vue en voiture défiler les platanes qu’on abat désormais le long des routes du Midi ? Qui, un jour, collé à l’arbre de tout son corps, ne s’est pas senti traversé par la sève, le « sang de l’arbre », à quelques molécules près ? D’ailleurs ne cherche-t-on pas ses « racines » à l’arbre généalogique ? Il y aurait même le test de l’arbre en dessin qui nous dévoilerait…

   Les Anciens connaissaient le Mistral appelé « magistral » (le maître). Ils craignaient cette divinité qui soufflait en ouragan. Le fameux Ventur, dieu du vent, a donné son nom au mont Ventoux, à celui de la Sainte-Victoire (Vencturus) et probablement au dieu Mistral, ce dieu des vents du nord. Ce vent était connu en Provence sous le nom de bise. Le record de la vitesse du vent enregistré en France le 19 novembre 1967 a été établi sur la face nord du Mont Ventoux à 320 km/h ! Il est vrai que « De toutes les œuvres de Dieu, rien n’est plus inconnu à n’importe quel homme que la trace du vent » (Eccl. XI)

   Enfin la Corse, par la magie de ses criques secrètes et de ses maquis mystérieux, offre un trésor archéologique qui n’a pas son équivalent sur le continent. C’est l’extraordinaire complexe mégalithique des environs de Sollacaro. Des murs en appareil cyclopéen entourent un espace parsemé de rochers long de 130 mètres et large de 40 mètres. C’est la découverte du sanctuaire de la civilisation mégalithique du sud de la Corse dans la vallée de Taravo, au lieu- dit Filitosa. L’abondance de constructions mégalithiques comme à l’oppidum de Filitosa situé sur la D 57, à six kilomètres de Sollacaro, pousse certains préhistoriens à les attribuer à un « Peuple de dolmens », comme si un peuple atlante avait occupé le pourtour de la Méditerranée jusqu’en Corse.

   Or, il y a une parenté ethnique des Corses, des Basques et des Guanches des Canaries. En effet l’abbé Mattei a relevé cette similitude entre la Corse et les Canaries et, plus particulièrement entre la région du Cap Corse et les noms de lieux d’origine Guanche. L’auteur ecclésiastique de « L’énigme corse » concluait ainsi : « Trois populations, les Corses, les Basques, les Guanches des îles Canaries appartiennent au même groupe sanguin. Leur affinité biologique, linguistique et culturelle est incontestable. Leur psychologie, sous influence étrangère ou sous les pressions sociales leur inspire les mêmes attitudes et leur sensibilité les conduit aux mêmes gestes. Elles sont donc toutes de la même lignée : de la lignée des Guanches, authentiques descendants des rescapés du cataclysme platonicien ». D’ailleurs le professeur Bernard a montré que les Basques, les Amérindiens, les Corses et les Touaregs étaient les seuls groupes ethniques où l’on trouve une prédominance du groupe O et du rhésus négatif ! Après tout le mot Atlantide est à une lettre près l’anagramme de l’ile d’antan…

   C’est en Provence qu’est né l’ordre de Malte avec ses hospitaliers de Saint Jean qui, rappelons-le, ont soigné plus d’un million de blessés, au cours des deux guerres mondiales !  La Provence est aussi la région d’élection des moines avec les « trois sœurs cisterciennes » de Sénanque, du Thoronet et de Silvacane qui voisinent avec les commanderies templières de Lorgues pour le Thoronet, de Cavaillon pour Sénanque et d’Aix pour Silvacane. L’ordre, né à Jérusalem, était en Provence détenteur d’un immense domaine estimé au moins à vingt mille hectares d’après Michel Bernard déjà cité. Le mot de la fin sera cette formule encore employée de nos jours : « le paysan provençal n’oublie jamais de saluer l’ange gardien quand il rencontre l’homme ».

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